†   Passion de Burzet

13ème STATION

A JÉSUS ON PRÉFÈRE BARRABAS

(Curé Couriol, livret 1935)
Pilate a regagné l’amitié d’Hérode, mais il est très ennuyé quand il entend la cohue qui vocifère de nouveau devant le prétoire, vers 8 heures du matin. Sa femme, Claudia Procla, a eu des songes, durant la nuit, au sujet de Jésus ; elle a fait dire à son mari de ne pas se prêter à une injuste condamnation. Il a tiré le même présage de l’observation superstitieuse des poulets sacrés qu’il entretient. Et il entend encore aboyer cette meute infernale !
Il sort courroucé, s’avance près de la balustrade et dit à cette foule impitoyable : « Vous m’avez déjà amené cet homme, que vous accusez de soulever le peuple ; je l’ai interrogé devant vous : il n’y a rien de fondé dans vos accusations. Hérode, de chez qui vous venez, est tout à fait de cet avis. Après l’avoir corrigé, je le libérerai. Mais puisqu’on a l’habitude de vous remettre un prisonnier à l’occasion de la fête, voulez-vous que je délivre Jésus ou Barrabas, séditieux et homicide ? » Ce ne fut qu’une immense clameur, qui s’exaspéra un long moment : « Délivrez Barrabas! »
« Que ferais-je donc de Jésus », reprend Pilate. – « Enlevez-le, qu’il soit crucifié ! » crie-t-on de toute part. Et Pilate, pour faire plaisir à cette foule, qui ne s’appartient plus, ordonne de mettre Barrabas en liberté !

Evangile selon Saint Luc (23; 13,18,25)
Pilate convoqua les grands prêtres, les chefs et le peuple et leur dit : « Je n’ai trouvé cet homme coupable d’aucun des crimes dont vous l’accusez. Après l’avoir châtié, je le relâchera ».
Mais ils vociférèrent tous ensemble : « A mort cet homme ! Relâche-nous Barrabas ».
Pilate relâcha celui qui avait été mis en prison pour émeute et pour meurtre.

(Un participant)Seigneur, éclaire tout homme. Sois le soleil de nos vies pour que nous soyons des passionnés de justice, de paix, en un mot, d’amour, dans un monde dur pour les plus faibles.
(Intropèdes)
Refrain : O mon peuple, que t’ai-je fait ?
En quoi t’ai-je contristé ? Réponds mois

O Dieu saint, O Dieu fort,
O Dieu immortel, prends pitié de nous

1. Je t’ai fait sortir de la terre d’Egypte
Est-ce pour cela que tu as dressé une croix pour ton Sauveur ?

2. Je t’ai conduit quarante ans dans le désert,
Est-ce pour cela que tu as dressé une croix pour ton Sauveur.

Jésus donne à ceux qui ont la mission de juger une véritable sagesse et une conscience éclairée pour juger sainement, malgré les pressions de toutes sortes. Amen.

14eme STATION

FLAGELLATION DE JÉSUS

(Curé Couriol, livret 1935)
Le premier expédient n’a pas réussi. Ce peuple, qui accuse Jésus de sédition, a préféré Barrabas, séditieux de premier ordre : Pilate aurait pu user d’ironie devant cette foule qui se pique d’aimer l’ordre public ; mais elle n’écoute plus rien, tellement les passions sont déchaînées. Peut-être se laisserait-elle prendre par la pitié ? C’est ce que pense le barbare gouverneur, en ordonnant de conduire Jésus hors du prétoire, dans un appartement spécial pour la flagellation.
La divine victime, dépouillée de ses habits, est attachée par les mains à une colonne de porphyre, haute de soixante quinze centimètres, terminée par un anneau. On la vénère aujourd’hui au Saint Sépulcre, dans la chapelle de l’Apparition. L’église de Sainte Praxède, à Rome, possède une autre colonne, en marbre blanc et noir, celle qui servit à la flagellation chez Caïphe.
C’était un supplice épouvantable, auquel plusieurs ne survivaient pas.. Durant trois quarts d’heure, les lanières plombées s’abattaient par coups pressés, savamment entrecroisés, sur la divine Victime, dont la chair éclate en lambeaux, soulevés par des flots de sang qui ruisselle !

Evangile selon Saint Marc (15; 15)
Pilate voulant contenter la foule leur relâcha Barrabas et livra Jésus après l’avoir fait flageller.

Prophétie Isaïe (53; 5)
C’était pour nos forfaits qu’il était frappé et pour nos iniquités qu’il était écrasé, le châtiment qui nous sauve a pesé sur lui, c’est grâce à ses meurtrissures que nous avons la guérison.

Témoin : Henri Verges
Frère mariste au Cheylard (Ardèche), il a enseigné aussi à Aubenas, Largentière, puis 24 ans en Algérie où il tient la bibliothèque Ben Cheneb à Alger, il créé des salles d’information, mathématique, physique, chimie, anglais ; des cours de rattrapage en français. Il est assassiné par le GIA en même temps que sœur Paul Hélène et sœur Raymond le 8 juin 1994.
(Psaume 69)
Dieu vient à mon aide, Seigneur à notre secours.

(Un participant)
Christ flagellé aujourd’hui dans les enfants battus, les femmes violées, les étrangers chassés, les chômeurs suspectés, les missionnaires martyrisés.

(Cantique Y 53)
Par la croix du Serviteur, porche royal où s’avancent les pécheurs,
Par le corps de Jésus Christ, nu, outragé, sous le rire des bourreaux.
Sur les foules sans berger et sans espoir qui vont qu’à perdre cœur.
Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce. Fais paraître ton jour, que l’homme soit sauvé.