33 • Cantiques anciens

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DEUX CANTIQUES ANCIENS DU CHEMIN DE CROIX

Peuple chrétien (A. de Ségur)

Peuple chrétien, cessez vos chants de fête,
Qu’ils fassent place à des hymnes de deuil ;
Du Dieu d’amour déjà la croix s’apprête,
Déjà la mort a tissé son linceul :
La terre tremble en secousses funèbres,
Comme un mourant, elle semble gémir ;
Le jour pâlit et fait place aux ténèbres ;
Pleurez, chrétiens, le Seigneur va mourir !

Fils éternel des promesses divines,
O mon Sauveur : Est-ce Vous que je vois,
Le front sanglant et couronné d’épines,
Pâle et meurtri, cloué sur une croix ?
Oui, c’est lui-même, avec peine il incline
Ce front divin que la mort fait pâlir,
Des flots de sang ont rougi sa poitrine !
Pleurez, chrétiens, le Seigneur va mourir !

Autour de lui tout fuit, tout s’épouvante,
Le monde ému se croit au dernier jour :
Lui seul est calme, et d’une voix mourante
Laisse tomber des paroles d’amour,
Ses bras sanglants du sommet du Calvaire
Semblent encore étendus pour bénir !
Pour ses bourreaux Il invoque son Père !
Pleurez, chrétiens, le Seigneur va mourir !

Auprès de lui sa Mère bien-aimée
Se tient debout, immobile et sans voix ;
Dans la douleur son âme est abîmée,
Elle se tait et regarde la croix.

O jour affreux ! O douleur surhumaine :
Son Fils chéri touche au dernier soupir.
Vous dont le cœur compatit à sa peine,
Pleurez, chrétiens, le Seigneur va mourir.

Pleurez, chrétiens, voici l’heure dernière,
L’Agneau divin languit inanimé,
Il ne peut plus soulever sa paupière,
Le sacrifice est enfin consommé !
A ses douleurs le voilà qui succombe,
Son corps s’affaisse et, lassé de souffrir,
Il jette un cri, puis sa tête retombe :
Pleurez, chrétiens, Jésus, vient de mourir.

Allons, pêcheurs, plus de lâches faiblesses,
Vivez pour Dieu puisqu’Il est mort pour vois.
Devant la croix, le cœur plein de tristesse,
Courbez la tête et tomber à genoux !
L’heure est venue allez à votre Père,
Ouvrez vos cœurs au plus saint repentir :
Le sang d’un Dieu coule sur le Calvaire.
Pleurez, chrétiens, Jésus vient de mourir.

MON DOUX JESUS

Mon doux Jésus que souffrez-vous ? Les tourments de la croix pour nous
Et personne n’y pense, Seigneur (bis)

Que ferais-je pour mon Sauveur. Souffrant pour moi tant de rigueurs ?
Considère mes peines, pécheur (bis)

T’ayant aimé jusqu’à la fin. Je vais du Cénacle au jardin :
Avance pour me suivre, pécheur (bis)

Pour me préparer aux tourments. Je prie et je gémis longtemps
Pour te donner l’exemple, pécheur (bis)

Que tes péchés me font souffrir ! J’en suis triste jusqu’à mourir.
Et tu ne t’en soucies, pécheur (bis)

Saisi d’ennui et de frayeur. Je nage de sang, de sueur.
Rends-toi ma mort utile, pécheur (bis)

Par un Judas je fus trahi. Me donnant un baiser d’ami.
Tu suis sa perfidie, pécheur (bis)

Au signal du traître Judas. Je fus lié par des soldats.
C’est pour rompre tes chaînes, pécheur (bis)

Entraîné par ces escadrons. Je passe au torrent du Cédron.
Là, ta froideur me lasse, pécheur (bis)

Chez Anne, un infâme valet. Me donne à la face un soufflet.
C’est pour ton arrogance, pécheur (bis)

Devant Caïphe interrogé, Par cent témoins, je fus chargé.
Tu étais le coupable, pécheur (bis)

De mes amis, abandonné, Mes ennemis m’ont enchaîné
Serais-tu de ce nombre, pécheur (bis)

Toute la nuit des scélérats Couvrent ma face de crachats
Pour tes bals et soirées, pécheur (bis)

Après cette fâcheuse nuit, Chez Pilate l’on me conduit
Pour subir la sentence, pécheur (bis)

Devant Hérode j’ai paru Comme un fou on m’a revêtu.
Ton orgueil en est cause, pécheur (bis)

L’on me compare à Barrabas On l’aime et l’on ne m’aime pas.
Ne fais-tu pas de même pécheur ? (bis)

Hélas tu savais combien Je souffrais alors pour ton bien
Tu m’aimais sans doute, pécheur ? (bis)

Mon chef d’épines couronné, En est de toute part percé
Pour tes folles pensées, pécheur (bis)

« Voici l’homme ». Regarde-moi. Tout moqué et souffrant pour toi.
Donne-moi de tes larmes, pécheur (bis)

Après mon triomphe solennel On me reçoit en criminel.
Telle est ton inconstance, pécheur (bis)

Aucun n’est touché de mon sort Tous me condamnent à mort.
Pour te donner la vie, pécheur (bis)

Portant au Calvaire ma Croix, Je tombe, accablé sous son poids.
Que tes péchés me pèsent, pécheur (bis)

A la Croix on m’a attaché J’y vais mourir pour ton péché.
L’aimeras-tu encore, pécheur (bis)

Tu fais l’office du bourreau En me crucifiant de nouveau
C’est lorsque tu m’offenses, pécheur (bis)

Je prie pour mes ennemis Que leurs péchés leur soient remis.
Je te mis de ce nombre, pécheur (bis)

Ma Mère est au pied de la Croix, Je la vois réduite aux abois.
Reçois-la pour ta Mère, pécheur (bis)

Je suis mort entre deux voleurs Chargé d’opprobres et de doubleurs,
Pour te donner ma gloire, pécheur (bis)

Lorsque sur la croix je me meurs La nature en frémit d’horreur.
Seras-tu insensible, pécheur. (bis)

Une lance ouvrit mon côté Pour te montrer ma charité.
Cherche là ton asile, pécheur (bis)

Oh ! Désormais tout mon plaisir Sera pour vous, de tout souffrir,
Et pleurer mes offenses, Seigneur (bis)