Saint Bénézet

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Le pâtre, constructeur du pont d'Avignon

Bénézet était originaire de Burzet et plus précisément au Villard, où une chapelle du XVIIIème siècle est dédiée à saint Bénézet. Cette chapelle fut construite en 1727-1728 en l'honneur de saint Bénézet, au Villard, hameau de Burzet.

« En 1177, il y eut une éclipse de soleil, le 13 septembre, à midi. Et l’on vit arriver à Avignon un jeune homme, nommé Benoît, qui se dit envoyé par le Seigneur pour construire un pont sur le fleuve Rhône. »
( Guillaume de Nangis)

st benezet

Écoutons la « Légenda » :

trois signes lui sont donnés pour accréditer sa mission : le PELERIN qui accompagne, le PASSEUR qui se contente de peu, bien au dessous du tarif et la CONVERSION DU VIGUIER.
Et il fit la rencontre d’un ange qui avait prit la figure d’un pèlerin, portant besace et bâton, lequel lui parla en ces termes :
« Suis-moi avec confiance et je te conduirai au lieu où tu feras un pont pour Jésus-Christ, et je te montrerai comment faire ».
Les voilà arrivés sur la rive du fleuve, Bénézet voyant la largeur du Rhône fut saisi de crainte et dit qu’il ne pourrait, en aucune manière faire un pont.
L’ange lui dit : « sois sans inquiétude car l’Esprit Saint est en toi. Regarde la barque dans laquelle tu passeras le fleuve. Va-t-en dans la ville d’Avignon, et montre-toi à l’évêque et à son peuple ».

A ces mots, l’ange disparut devant ses yeux. Bénézet se dirigea alors vers la barque, et se mit à prier le cocher de le transporter jusqu'à la ville pour l’amour de Dieu et de Notre Dame Sainte Marie parce qu’il y avait à faire.
Le batelier, qui était juif, lui répondit : « si tu veux passer, tu me donneras trois deniers comme tous les autres ».
Bénézet le pria de nouveau de lui faire traverser le fleuve pour l’amour de Dieu et de la Bienheureuse Marie.
Mais le juif : « qu’ai-je donc à faire de ta Marie ? Elle n’a aucun pouvoir au ciel, ni sur la terre, j’aime mieux trois deniers que ta Marie, il n’en manque pas des Marie. »
En entendant cela, Bénézet lui donna les trois mailles qu’il avait. Et le juif, voyant qu’il ne pouvait rien avoir de plus, les prit et le transporta sur l’autre rive.
Bénézet prit sa pierre que trente hommes n’avaient pu remuer de sa place, et la porta avec autant de facilité que si c’eut été un caillou qu’on tient dans la main et il la déposa à l’endroit où le pont a son pied. Tout ceux qui virent cela furent dans l’admiration, confessant que le Seigneur est grand et puissant dans ses œuvres. Et le viguier fut le premier à appeler Saint Bénézet et à lui baiser les mains et les pieds ; et lui offrit trois cent sous. Et dans ce même lieu, on lui donna cinq mille sous. »

Lisons ensemble ce récit de la charte d’Avignon

chapelle st benezet

« Bénézet étant entré dans la ville d’Avignon, trouva l’évêque qui prêchait à son peuple, et il se mit à dire à haute voix :
« écoutez-moi et sachez que Jésus-Christ m’a envoyé vers vous, afin que je fasse un pont sur le Rhône. »

L’évêque entendant ces paroles, le regarda avec moquerie et avec un grand mépris, et l’envoya au prévôt, ou viguier de la ville, le menaçant de le faire écorcher, et de lui faire couper les pieds et les mains, comme à un malfaiteur.

A de telles menaces, Bénézet répondit avec simplicité :
« Mon Seigneur Jésus-Christ m’a envoyé en cette ville pour que je fasse un pont sur le Rhône. »
Le viguier lui dit : « Quoi donc ! Toi qui es le dernier des hommes et qui ne possèdes rien, tu te vantes de faire un pont, là où Dieu, ni Saint Pierre, ni Saint Paul, ni Charlemagne, ni personne autre ne l’ont pu faire, et ce n’est pas étonnant ! eh bien ! Puisqu’un pont se fait avec des pierres et de la chaux, je te donnerai une pierre que j’ai dans mon palais, et si tu peux la remuer et la porter, je croirais que tu pourras faire le pont. »
Bénézet, mettant sa confiance dans le Seigneur, retourna vers l’évêque et lui dit qu’il ferait ce qu’on venait de lui proposer.
L’évêque dit : « Allons donc, et voyons les merveilles que tu nous promets. »

L’évêque et le peuple se mirent donc à sa suite et Bénézet prit sa pierre, « que trente hommes n’auraient pu remuer de sa place. » Elle mesurait, dit-on 13 pieds de long sur 7 de large.
Bénézet était préparé à sa tâche, il avait su trouver des bâtisseurs qualifiés dans son pays de Burzet.
Dans sa « petite histoire de l’église de Viviers », Jean Charay écrit « la région n’offrait pas des matériaux durs et résistants. Il fallut aux moines et aux artisans qu’ils formèrent une habileté et une obstination rares pour en tirer des moellons parfaitement équarris qui sont souvent la seule parure de leurs édifices. »
C’est à une dure école que fut sans doute formé un jeune pâtre vivarois, natif de Burzet, qui devait en 1177 proposer à l’évêque d’Avignon « de bâtir un pont sur le Rhône. »

À côté du pont, Bénézet achète une maison pour accueillir les voyageurs et les malades. Bénézet s’entoure de compagnons « les frères de l’œuvre du pont » qui ont pour mission de recueillir les aumônes, pour construire puis entretenir le pont.

L’exhortation qu’ils prononçaient pour susciter les dons se terminait par : « vous avez entendu, mes chers frères, de quelle manière ce pont commença à être bâti et vous devez participer à ce grand bienfait. »
Bénézet a été le fondateur et la tête de cette communauté. Les frères de l’œuvre du pont s’engagent en 1187 par les trois vœux de religion :
« obéissance, pauvreté, chasteté » ,
auxquels se joignit celui de servir eux-mêmes les voyageurs.
Ils eurent alors une église, un chapelain et un cimetière particulier. ( août 1187)
Le pont mesurait 900 mètres de long et avait 22 arches et une chapelle sur le pont où Bénézet fut déposé, selon sa volonté, après sa mort survenue en 1184.

pont st benezet